Escapade en Occitanie

Nous aimons l’arrière-saison, elle offre quelques agréments supplémentaires liés à cette époque de l’année : circulation facile, hôtels et restaurants heureux de vous accueillir et musées sans queue interminable.

C’est dit et écrit, nous partons le 10 novembre pour un périple de cinq jours en Aveyron.

Nous rejoignons l’A75 pour une première visite au Cirque de Navacelles. Grandiose, surprenant tout comme la route qui y descend

Le site est quasi désert tout comme le village qui est construit au fond de cette curiosité géologique.

Je ne peux m’empêcher de penser que les hommes ne vont pas toujours construire leur habitat aux endroits les plus faciles

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Cirque de Navacelles

 

Nous rejoignons Le Caylar et son arbre sculpté. Nous montons au château afin de bénéficier d’une très belle vue sur le Causse environnant avec la conscience de brûler aussi les calories à venir qui s’attacheront au bon repas que nous souhaitons faire à l’étape du soir.

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L'arbre sculpté - Le Caylar

Ensuite nous filons vers La Couvertoirade, village de Templiers ceinturé par une enceinte. Nous plongeons dans un Moyen-Age ressuscité.

On y déjeune facilement et tout aussi facilement on peut y trouver à s’héberger dans un gîte.

Remarquable village, parfaitement restauré, plein d’artisans d’Art et seulement accessible à pied. Les voitures sont cantonnées en amont du village dans un parc de stationnement payant l’été.

Nous avons déjà un pied dans le Larzac à une altitude qui ne manque pas de m’étonner, 807 mètres.

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Entrée de la Couvertoirade

Puis nous filons vers La Cavalerie, haut lieu de la contestation antimilitariste dans les années 1970. Tout s’est apaisé, le temps a fait son œuvre. La 13eme DBLE (13eme Demi-Brigade de Légion Etrangère) s’y est installée sans problème et vivifie la région par un apport financier et humain très conséquent.

Nous découvrons, et c’est bien le mot, une ville fortifiée à l’intérieur de La Cavalerie. Nous étions, jadis, très certainement passés devant sans nous arrêter et trouver l’entrée de cette cité qui ne se découvre pas au premier regard.

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Une ruelle du village

Nous descendons sur Millau par la route d’avant le viaduc. Très roulante, elle offre de nombreux belvédères qui permettent d’admirer le viaduc et les falaises abruptes sur l’autre versant de la route.

Nous visitons avec enthousiasme Millau. Le musée de la Ganterie est fermé à l’heure de notre arrivée mais nous découvrons deux manufactures de ganterie très modernes. Les paires de gants exposées sont très belles, très colorées pour certaines, et on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la marque Souleiado dans l’utilisation des motifs et des couleurs.

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Millau

Nous sommes un peu fatigués après avoir fait à pied le tout de la ville. Nous découvrons au restaurant de l’hôtel, un 3 étoiles à 58 euros la nuit avec stationnement gratuit, chambre moderne et très propre, une petite ouverture sur la cuisine aveyronnaise qui nous séduit tout à fait. Le personnel est charmant, attentionné et nous passons une très bonne nuit.

Nous nous promettons de visiter Montpellier le Vieux et son Chaos de pierres le lendemain matin mais l’hôtelier nous apprend qu’il s’agit d’un site privé fermé de la Toussaint à Pâques. Nous nous y rendons tout de même en espérant avoir un aperçu de cette curiosité qu’un très récent reportage télévisé a mis à l’honneur.

Nous nous permettons d’entrer dans le site qui est en fait sans barrière pour les piétons et y déambulons une vingtaine de minutes puis nous décidons de ne pas enfreindre plus longtemps sa fermeture et revenons à la voiture.

Direction les Gorges du Tarn, grandioses. La route est belle et déserte et nous roulons au pas, impressionnés par le paysage. Nous découvrons quelques hameaux sur l’autre rive ravitaillés pour les marchandises par un téléphérique. Les personnes franchissent la rivière en barque mais même avec de bons bras et une grande ardeur à ramer je ne vois pas comment une traversée ce jour- là aurait été possible.

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Village ravitaillé par téléphérique

Nous passerons notre 2ème nuit à Rodez et là encore après un grand tour pédestre de la ville nous décidons de dîner à l’hôtel et de continuer à découvrir la cuisine aveyronnaise. Nous ne sommes pas déçus.

Rodez est une ville bien restaurée dans son centre, la cathédrale est très belle et les travaux d’embellissement se poursuivent un peu partout. Nous sommes vraiment contents de visiter Rodez, d’autant que nous découvrons la mandarelle, gâteau typique imitant la rosace de la cathédrale, qui se conserve sans soin particulier, succulent, et qui fera nos délices pendant deux jours à chaque petite faim.

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une rue de Rodez avec la Cathédrale

Le musée Soulages est encore fermé quand nous nous y rendons le lendemain matin mais un certain nombre d’œuvres de ce peintre né à Rodez peuvent être vues au musée Fabre de Montpellier.

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Place à Rodez

 Je suis émerveillé par l’amour porté par tous ces Maires à la préservation du patrimoine de leur ville. Cette région est loin d’être la plus riche de France mais partout on peut admirer les effets d’une politique de mise en valeur des bâtiments anciens, d’urbanisme et de construction d’immeubles modernes dans des quartiers anciennement et probablement très délabrés dans le respect d’une architecture régionale qui ne dépareille aucunement l’esthétique de ces villes et villages.

Nous quittons Rodez, très tranquillement, pour aller visiter quelques villages classés comme « plus beaux villages de France »

Le premier sur notre route est Saint Côme d’Olt (Olt veut dire Lot) car ce village s’étire le long du Lot.

C’est un enchantement tant par la qualité de la restauration que par la beauté architecturale de ces demeures. Nous aimons cette architecture qui mêle le grès rose à la pierre banche pour soutenir de belles maisons dont beaucoup sont des gîtes. Seule alternative économique peut-être au coût de la restauration.

Nous enchaînons avec l’abbaye de Bonneval fondée en 1147. Une vingtaine de Moniales tiennent à bout de bras cette immense abbaye, très bien restaurée et entretenue. Elle se visite gratuitement et accueille des hôtes de passage dans son hôtellerie.

Les Moniales y fabriquent depuis 1878 un très bon chocolat sous forme de tablettes et de coffrets tout à fait raffinés, à base de différentes liqueurs, de chocolats fourrés et bien d’autres encore, visibles sur le site. Il est possible de se faire livrer par la poste une commande. Nous en achetons, une façon pour nous, outre le plaisir d’en manger, de les remercier d’avoir restauré cette abbaye et de nous donner le plaisir de la visiter.

Nous enchaînons avec Estaing où un ancien président de la république avait son château. Il appartient maintenant à une fondation. Nous pensons que la patte de cet homme a grandement contribué à faire nommer Estaing au répertoire des « Plus beaux village de France » mais cette appréciation nous est personnelle.

Nous passerons la troisième nuit à Entraygues. Charmant village qui nous accueille dans son hôtellerie de charme. Nous logeons près d’un pont datant du 11eme siècle et splendidement restauré, il est maintenant piétonnier.

L’hôtel a une piscine (fermée en cette saison), un jacuzzi, un spa, un hammam mais nous n’en profiterons pas. Par contre nous nous installerons dans la belle salle du restaurant et tristement pour l’hôtelier il servira seulement trois couverts de toute la soirée.

Le lendemain ce sera Conques.  Ce n’est pas à décrire, c’est à découvrir tant c’est beau et cela vaut un voyage.

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Dans le village de Conques

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Dans le village de Conques

Après Villefranche de Rouergue, Najac, village- rue étonnant avec ses maisons construites sur pilotis sur le devant et son château médiéval de l’autre côté d’un vallon. Nous nous y rendons à pied, nous alternons descente et bonne montée pour enfin atteindre notre Graal.   

Najac est magnifique. Puis Cordes sur Ciel nous séduit en fin de journée. Nous y achetons une poterie qui sera du plus bel effet dans un nouvel appartement que nous venons d’acheter.

En fait dans ce périple nous sommes allés d’enchantement en enchantement à tous points de vue.

Quatrième et dernière nuit à Albi. Nous décidons cette fois de ne pas prendre notre repas à l’hôtel et trouvons un restaurant de charme qui passe de vieux disques de Brassens, Leo ferré et Jacques Brel. Nous y passons une agréable soirée puis nous reprenons notre visite de la ville, histoire de la vivre tout éclairée. Les villes sont différentes le jour et la nuit, vous m’excuserez pour cette Lapalissade mais l’atmosphère change du tout au tout, si bien que d’une première ville nous en visitons une seconde.

Le lendemain matin nous filons vers la cathédrale. Monumentale, entièrement peinte à l’intérieur, ce qui est exceptionnel. Nous cherchons les arcs boutants de cette cathédrale gothique sans les apercevoir. Nous découvrirons plus tard qu’ils sont intégrés à l’enceinte de la cathédrale : Impressionnant.

Le retour vers la maison se fait en rejoignant l’A75. La neige est tombée sur le plateau du Larzac et oh miracle, le thermomètre remonte. Nous nous sommes souvent promenés durant ce périple, chaudement vêtus car la température avoisinait les 2 à 4 degrés, mais sans souffrir du froid. Il suffit de penser à la Sibérie pour relativiser. Et oui, très près de nos rivages, à partir d’une soixantaine de kilomètres il existe un Massif central qui n’a rien de Méditerranéen.  Le contraste est saisissant et ce voyage qui a été pour nous très enrichissant nous a totalement dépaysés.